La Traversée de la Manche

 
 

Pendant 5 ans, de 2002 à 2007, Stéphane a travaillé sur un projet terriblement audacieux : traverser la Manche en ballon dirigeable à pédales.

Pour traverser entre Hythe et Wissant (45 km), il fallait guetter le créneau météo favorable (8 km/h de vent maximum, avec une direction de secteur 280 - Ouest) et tenir compte de la pression atmosphérique, la marée, la température de l’air et du rayonnement solaire. Autre risque à gérer : le trafic maritime. Pour éviter d’être emporté par des courants ascendants, Stéphane devait voler à 30 mètres d’altitude, soit à la même hauteur que les 250 cargos qui croisent chaque jour dans le rail de la Manche.

Pour toutes ces raisons, il fallait décoller à l’instant précis où l'ensemble des conditions nécessaires étaient réunies et cette exactitude demandait beaucoup de rigueur et de précision. Il s’agissait donc d’un véritable challenge organisationnel, technologique et physique puisque Stéphane tentait de traverser la Manche à la seule force de ses jambes.

Tentative du 10 juin 2008 - Extrait de l'article paru dans Futura Sciences

 Par Jean-Luc Goudet

Le 10 juin, Stéphane Rousson était dans le Kent, sur la plage de Dungeness, prêt à partir pour un vol vers l'est, en direction du cap Gris-Nez, de l'autre côté de la Manche. Son dirigeable l'attendait. Sous ce grand ballon de seize mètres de longueur empli de 160 mètres cubes d'hélium pendait... un vélo, du moins une selle et un pédalier. A la force du mollet, l'engin actionne deux hélices mobiles, qui tirent vers l'avant, vers le haut ou vers le bas.

Cette propulsion musculaire aurait fait de ce vol de 55 kilomètres une première mondiale et une nouvelle étape dans l'histoire de l'aéronautique sans moteur. [...] Cet aventurier des airs multiplie les projets depuis plusieurs années. [...] Lancé en 2003, le projet Zeppy d'un dirigeable à propulsion musculaire s'est lentement construit et Stéphane Rousson a pu effectuer un premier vol au-dessus de la mer à Fréjus, en 2006.

Un nœud de trop

Ce 10 juin, le dirigeable était parfaitement au point. Les derniers essais ont été menés à Ecausseville, à côté de Montebourg, dans le Cotentin. L'engin a trouvé là un magnifique abri dans un immense hangar, justement bâti en 1917 pour accueillir les plus légers que l'air et restauré par une association de passionnés. Le chanteur Julos Beaucarne a eu la chance d'y pénétrer et même de voler sur l'appareil, à l'intérieur du hangar...

Mais l'engin craint beaucoup le vent, de face parce qu'il le ralentit ou de côté car il le ferait dériver (à cause de la faible vitesse, environ 10 km/h), mais aussi par les turbulences, qui le déstabilisent. Les essais ont montré que le vent maximum pour un vol sûr est de seulement 4 nœuds (un peu plus de 7 km/h), soit, en langage de marin, une très légère brise. Au moment de la tentative, l'anémomètre indiquait hélas 5 nœuds. Un bon aventurier sait prendre des risques mais il les calcule et ne les abandonne jamais au hasard. Cinq nœuds, c'était un de trop...


© dppi/julien girardot

Sur son site Stéphane Rousson affirme que la partie « n'est que remise » et qu'une prochaine tentative aura lieu en septembre 2008.
Bonne chance...


Tentative du 28 septembre 2008 - Extrait de l’article paru dans Futura Sciences

Par Jean Luc Goudet

Stéphane Rousson a fait une nouvelle tentative ce 28 septembre 2008. Des vents contraires l'ont forcé à arrêter sa traversée aux deux tiers du chemin. Ce sont cinq années d'effort, de conception et de fabrication du dirigeable mais aussi d'entraînement qui se soldent pour l'instant par une belle aventure et une traversée qui reste à conquérir dans sa totalité...
Partie remise donc, en attendant qu'un co-sponsor se présente pour aider Arexa et Stéphane à financer un nouvel essai. 

"Tout a fonctionné comme ça devait fonctionner. Manque de bol, on s'est pris un vent de face à 10 milles nautiques de l'arrivée, impossible à passer. C'est la météo qui décide", a-t-il commenté. Le dirigeable a donc été déposé sur un des deux bateaux pneumatiques qui accompagnaient sa traversée et dégonflé.

Pour réussir un tel challenge, il faut des vents d'une force maximale de 4 noeuds (environ 6 km/h). Dimanche, ces vents atteignaient une dizaine de noeuds.

"Je suis quand même super content parce que j'ai huit heures de pédalage. J'ai super bien géré les problèmes de crampe grâce aux conseils de nutritionnistes et de médecins du sport et je me massais régulièrement. Mais demain je ne marcherai sûrement pas", a conclu Stéphane Rousson".


© Stéphane Rousson - reproduction interdite

Quelle aventure !

5 ans, il m’aura fallu 5 ans depuis le 11 septembre 2003, date à laquelle je crée l’association Endlessflyers pour monter le projet Transmanche. Trop bon, comme dirait Laurence ! Qu’est-ce que j’ai pu vous entendre piaffer tout au long de la traversée, un soutien formidable de la part de l’équipe presque au complet (Pierre Eddy n’ayant pu venir)
Je garderai un souvenir inoubliable de ces 8 heures à pédaler, mes jambes en souffrent encore un peu, mais quel bonheur !  Dommage que le vent de face fut au rendez-vous, mais peut-être était-ce pour le livre... A la lisière de l'utopie... le destin de ne pas finir... lol...  et de pouvoir continuer sans fin à recommencer une belle aventure ? J’ai pris énormément de plaisir, l’équipe fut formidable, Chris fut au top avec Henk. Je reviendrai avec Laurence vous raconter tout cela dans un bouquin qu’elle nous concocte. Partie remise ou nouveau projet ?... à voir... Les idées ne manquent pas...  Encore merci à tous, la liste est vraiment trop longue, tous les bénévoles, les entreprises qui m’ont soutenu pendant ces 5 années sans oublier les galères, les idiots, qui font aussi partie de cette aventure pour laquelle je me suis battu.

Equipe

Conseillers Techniques

Gérard FELDZER
Directeur du Musée de l’air du Bourget
Président de l‘Aéroclub de France
Commandant de bord A340 Air France
Pilote du ZEPPY-2 avec Nicolas Hulot

Benoît LENNE
Ingénieur Mécanicien chez PSA Peugeot Citroën
Pilote de planeur
Préparation physique et médicale
Généraliste : Docteur Richard Abbyad
Biomécanicien : Docteur Stéphane Bermon
Orthopédie : Docteur Michel Maestro


Equipiers et organisation France

Louise Lauret, Pierre Eddy Pinsolle, Benoît Lenne, Laurence Latour

Organisation technique Angleterre

Liz Meek et Janet Folkes, Airship Association
Microlight Club


Conseiller juridique

Frédéric Pineau


Comité de soutien

Didier Eymin, Gérard Feldzer, Aéroclub de France, Musée de l'Air et de l'Espace, Didier Costes, Patrick Mouchague « Carnet de vol », le Gral - aéroclub de Boos

Remerciements

Mon équipe

Benoît Lenne, Laurence Latour, Pierre-Eddy Pinsolle, Louise Lauret, Minh-lôc Truong, Delphine Bodin, Chris Wilkinson, Liz Meek, Stéphane Bermon, Richard Abbyad, Séverine Olivie,  Michel Maestro, Henk Ruysch, Don Paige, Michael Byrne, Adrian Casemore, Danny Edwards, Janet Folkes, Patricia Prot,  Robert Bonnar.

Sponsor officiel 

Arexa, la fondation Eco-Sys Action, DKN (pour avoir participé à la première tentative)

Les gens qui m’ont soutenu

Alain Bernard, les membres du Graal, Hervé Kuhlmann, Jean-Pierre David, Jean-Marc Debeauvais, Philippe Belin, Jacques Hochet, Hugues Tortajada, Thierry Garcon, Thierry Detable, Pierre Ponomareff, Louis Bodin, les membres du Microlight Club du Kent, Arnaud Deramecours, Jean-Jacques Lamoussiere, Carnet de Vol, Jean-Claude Alazet, Dominique Debay-Fabre, Gérard Chenus, Marc Pethegen, Ludovic Bonnard, la famille Colin, Laurent et Céline Guastadini, Pierre-André Lambert, Gilles Perrin, Martine Cartier, Loïc et Sylvia Tanant, Olivier et jenny Buge, Patrick Pouchet, Eric Lefèvre, et tous ceux que j’oublie mais qui sont bien présents dans le projet.

Mon équipe communication

Loic Tanant, Etienne Peronne, Julien Girardot, DPPI, Annick Avierinos, Yves Dumont, Axel Messance, Véronique Billaux-Leclerc.

Mon équipe juridique

Frédéric Pineau et Benoît Charpentier.

Mes partenaires techniques

Linde Gaz, SeaFrance, Centaure, Atg, Dipro, Look, Airtech, Cousin Trestec, Porcher Industries, Oligo, les élèves de l'IUT d'Amiens, Beuchat, Abloy, Air et Aventure, 3m, BlackDiamond, Wichard, Sup'Air, Ressorts de l'Oise, Rexor, Contat Freres, Motex, Curtec, Nevax, Leygatech, Stronglight, Accuwatt, Sicomin, Lydd London Asford Aiport, Mercure Hythe Imperial Hotel, Messer, Air Liquide, Icom, Garmin, Bostik, Envergure Cerf-volant, Henkel, IGN, Meteomer, Motex, Spécialité TA, Ykk, SRAM, Technical Fibres, Coté-composite, Mac Donald's, Air products, Actu Fitness, Plastimo, Liftium, Bobet.

Les associations et institutions qui m’ont soutenu

Hangar D'Ecausseville, Ocean Attitude, Association Endlessflyers, Aéroclub de France, la DGAC, Marine Nationale, English Coast Guard, Préfecture Maritime de Boulogne, Ville de Wissant, Aéroport de Rouen-Boos, Musée de l'Air et de l'Espace, Ville De Rouen, Port Autonome de Rouen, Lycée Leonard de Vinci de Melun, SNSM, Dungeness Life Boat Station, Toulon-Provence Méditerranée, Air-Expo Toulouse, la Fête des Transports, Le Grand Palais de Paris, Cross Griz Nez, Ville de Fréjus et sa Base Nature, Conseil Général de Haute Normandie, Capeb 76, Base Dirigeable, Aerall, les membres d’OBD.

Un clin d’oeil pour Didier Eymin, Yves Rossy et Nicolas Hulot

Le décor

Les vieux hangars, les galets rouges, la pelouse anglaise, la rosée, les nuages, le vent, la Manche, les belles nuits étoilées, la mer, le ciel...

Les emmerdeurs

La liste est longue mais dans un sens, ils m'auront bien motivé et je les en remercie.

Et un remerciement spécial à Didier Costes, Gérard Feldzer,  Luc et Jean-Marc et toute la famille Geiser.


si je vous ai oublié, n'hésitez pas à le signaler !



Merci encore et à bientôt à tous,

Stéphane

 


 

 

 

La traversée de la Manche en ballon dirigeable à propulsion musculaire.